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Après 90 ans, Marion de Champ, née le 6 septembre 1914, regarde en arrière et s'aperçoit que sa vie a eu trois grandes périodes, qui ont toutes trois contribué à former ce tout que fut sa vie d'artiste peintre.

La première période est celle de sa jeunesse en Egypte, où son père, le Baron Bénédict de Champ, architecte et fils d'architecte, est venu pour construire la Basilique de Choubrah. La guerre de 14-18 le mobilisera, il finira gouverneur du Liban- Nord, où il fait venir sa famille. L'influence orientale de ces deux pays sera profonde et indéniable dans l' oeuvre de Marion de Champ.
En 1935 elle part à Paris pour y suivre des cours à l'Ecole des Beaux-arts : cours d'anatomie artistique avec Richier, histoire de l'art avec Hourtig, visites de musées, de galeries. Elle travaille intensément sur les portraits, notamment portraits d'enfants au pastel. Un de ses portraits : "Jeune femme en noir" est exposé à la galerie Ecalle dans une exposition de groupe, puis à la "Nationale". 1939, la guerre menaçant, elle repart en Egypte rejoindre ses parents à Alexandrie.

Seconde période : Arrivée dans cet Orient qu'elle connaît, elle continue sa formation en faisant partie d'un groupe d'une dizaine de peintres et de sculpteurs qui se retrouvent à "l'Atelier", où chacun dispose d'une salle les modèles ne manquent pas, silhouettes de petits égyptiens qui hanteront toute l' oeuvre de Marion. Cinq ans se passeront dans cet "Atelier", où critiques et échanges entre artistes -Barouk, Gaby Crémisi, Germaine Chalhoub, Mahmoud Moussa, L. Marcel Saunas, entre autres- sont fructueux. Beaucoup de ses portraits datent de cette période ; première exposition au Lycée Français du Caire, en 1946, ensuite les expositions vont se partager entre l'Egypte et la France : au Caire à la galerie "Aladin", à Alexandrie aux Amitiés Françaises et à la galerie Lehman. En 1951, retour définitif en France. Elle installe son atelier à Paris, y travaille beaucoup ; une toile de cette période "Les femmes d'Orient" obtiendra une mention au prix Eugène Carrière. En 1954, elle expose à Deauville où elle obtient un prix du portrait et expose à Paris à la galerie St- Placide. Parallèlement elle s'inscrit au Conservatoire National des Arts et Métiers d'où, après trois ans d'études; elle en sort avec un Certificat d'Arts Appliqués aux Métiers. Cela lui permettra d'obtenir un poste de professeur de dessin à l'Institut N. D. des Champs de Paris, où sa recherche personnelle guidera ses cours pendant 25 ans. Pour récompense de son enseignement elle recevra la médaille de bronze de la ville de Paris. En 1970 elle emménage dans un nouvel atelier à Paris. Elle accélère son activité et prend des élèves. Elle collabore parallèlement à la galerie Denise Breteau, rue Bonaparte où elle se lie avec des artistes d’avant-garde notamment le sculpteur Etienne Martin et le peintre Boisvives.

Troisième période : En 1980, la retraite de professeur sonne, c'est la période du 3e et même du 4e âge qui commence. Mais Marion n'arrête pas son travail et sa recherche, bien au contraire. Cela débute par une participation au Salon des Beaux- Arts de Lyon, où des toiles sont remarquées par la galerie Boulet- Meffret, quai St Vincent. Une exposition en découle, puis une seconde deux ans plus tard. En 1990, c'est au tour de Paris et de la galerie Catherine Nègre, suivie d'une autre exposition en 1994, fruit d'une belle collaboration entre Marion et Catherine Nègre. Ses 87 ans sont fêtés par ses élèves à la galerie Espace Lucrèce de Marion Hanna et cette exposition amicale célébrera dans l'amitié sa carrière de peintre et de professeur.

En parcourant son oeuvre on perçoit ceux qui l'ont influencée : Cézanne dans l’importance de la couleur dans la construction du tableau, Picasso pour quelques touches d'audace imprévisibles, Gauguin pour l'ambiance féminine et quelque peu mystérieux des personnages. On y décèle un amour de la composition, une intériorité presque mystique, une recherche des couleurs et de la lumière "La lumière m'a toujours guidée pour composer ; je peux rarement faire des aplats, j'ai besoin de laisser la profondeur" dit- elle. L'engouement pour l'abstrait aura glissé sur Marion de Champ : "J'étais très attirée par l'abstrait, mais je sentais que j'aimais tellement les personnages, l'expression des corps et des visages, en un mot la vie. que j' ai abandonné tout de suite". De là est né un univers de sérénité, d'intériorité qui n'est pas sans rappeler Piero della Francesca.

Alyette Deleplanque             

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